dimanche 27 février 2011

L'oga

Le titre vous intrigue, vous n'en avez jamais entendu parler.

Soyez les bienvenus sur cette chronique dont vous êtes le héros (ou l'héroïne)!

Si vous habitez sur Paris ou que vous avez l'intention d'y passer, allez au paragraphe (§) 15 sinon, allez au §8.

§4 Mmmm c'était super bien réussi, comme j'ai bien mangé! Merci Crapoto pour cette idée. Vite, au §108

§7 Les brunchs sont composés d'une partie petit-déjeuner avec 4 mini viennoiseries, une crêpe, une boisson chaude (thé, café, chocolat), un verre de jus d'orange, plus différents pains et confiottes, nutella et consorts (pâte à tartiner au Speculoos, sirop d'érable etc..) comme accompagnement...arrive ensuite l'assiette choisie, dont la composition varie suivant la région du monde, je vous laisse le soin de découvrir leur composition sur leur site (cf. infra) ou sur place...une fois repu(e), direction le §4.

§8 Cette chronique n'est pas pour vous, allez vous faire cuire un oeuf et au §4.

§15 Téméraire aventurier(e), sans savoir ce dont cette chronique traite,vous vous êtes déjà risqué(e) jusqu'ici! Félicitations! Si vous avez envie d'un brunch, va au §23 sinon, au §8.

§16 Soulevez le dé, regardez la face opposée à celle du nombre qui vous a conduit ici, et allez au § correspondant à la somme de ces deux nombres.

§23 Vous entrez dans une petite salle unique, d'une trentaine de couverts, décorée par un fervent admirateur du constructivisme russe (la fameuse trilogie rouge/noire/blanche, réutilisée depuis par Shepard Fairey, entre autres). La suave mélopée d'une playlist lounge accompagne l'arrivée de la carte...et quand je dis carte, c'est vraiment une carte, puisque les différentes formules de brunch sont disposées sur une mappemonde et servies par "lieu": un brunch anglais, un brunch scandinave, un brunch indien (végétarien), un brunch périgourdin, un brunch international...
Avant de pouvoir choisir ce que vous voulez manger parmi toutes les formules que l'Oga offre,  jettez un dé cubique. Sans le toucher, regardez le résultat affiché sur la face supérieure. Si vous avez fait entre 1 et 3 va au §16, entre 4 et 6, va §42, plus que 6 ou moins que 1, relancez le dé quand vous serez revenu notre univers. 

§42 Ah ça fanfaronne de faire des gros scores aux dés...pour la peine, recule de 26 §!

§108 L'adresse du brunch testé:
Seul bémol: le site web en flash est désagréable malgré l'option fort appréciée de pouvoir réserver en ligne directement sur le site (qui vous envoie une confirmation par SMS en plus). Pour l'addition, comptez autour de 30€ par personne.

Verdict: Si je voyage dans le passé, je m'invite à bruncher là-bas et je me remercie chaudement.

mercredi 23 février 2011

Logicomix


J'ai lu cette BD-ovni de 300 pages comme un bon roman, c'est-à-dire que j'ai été comme paralysé : il m'a été impossible de faire quoi que ce soit d'autre tant que je ne n'en avais pas achevé la lecture.


Alors, heu... comment décrire ça ? De nos jours : un petit groupe d'Athéniens (un écrivain, un graphiste, un informaticien, ...) se penche sur les vicissitudes des gros cerveaux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dans leur quête pour trouver les fondements ultimes de la logique et des mathématiques.
Hahaaaa, je vous sens frémir après mes italiques (grecques) ! Et pourtant, le collectif qui a pondu cet improbable bouquin a réussi le tour de force d'éviter la migraine à son lecteur tout en le tenant en haleine, sans le prendre non plus pour un débile.

L'astuce, c'est d'utiliser le philosophe Bertrand Russel comme fil rouge : on le prend terrorisé à l'âge de 4 ans par une grand-mère-cerbère, et on l'accompagne jusqu'à son engagement pacifiste de ses vieux jours. A travers sa quête de l'ultime vérité - quête où l'on croise le génie, la folie, la guerre, le sang, le sexe et la sagesse - on rencontre quelques gros exploseurs de test de Q.I. comme Whitehead, Cantor, Gödel, Wittgenstein... et leurs pensées.
Qu'est-ce que l'infini ? Qu'est-ce que le monde ? De quoi peut-on être sûr ? La logique est-elle fille de la folie ?



Et si je vous dis qu'au milieu de ça, Athéna et l'antique dramaturge Eschyle viennent mettre leur nez... heu eh bien je ne sais pas comment finir ce billet.

Si : ce soir, c'est sûr, je m'endormirai moins con. Et j'ai envie de lire le Tractatus Logico-philosophicus de Wittgenstein.

Logicomix, d'Apostolos Doxioadis, Christos Papadimitriou, Alecos Papadatos et Annie di Donna, éd. Vuibert, 22,50€
http://www.logicomix.com/fr/

Mes amours coupables avec Jane Austen III. Emma

Encore de la littérature anglaise romantique. Je vous entends soupirer... Je profite de ce moment pour lancer un appel désespéré : quelqu'un d'autre aime t-il Jane Austen de ce côté de la Manche? Je me sens très seule.
Cette fois-ci, nous abandonnons la petite bourgeoisie et ses préoccupations bassement pécuniaires pour nous percher en haut de la pyramide sociale de Highbury. Emma est trop gâtée; par sa famille tout d'abord, qui la voit parfaite et accomplie, par la nature ensuite, qui en a fait une jeune fille belle, riche et intelligente. Cependant, elle s'ennuie un peu tout en haut de son échelle sociale maintenant que sa gouvernante s'est mariée. Il lui faut une occupation. Celle-ci est vite trouvée : persuadée d'être en grande partie responsable de l'heureuse union de sa gouvernante, Emma décide d'employer ses talents de marieuse pour faire le bonheur de son entourage. Elle s'en occupe d'autant mieux qu'elle-même ne désire absolument pas se marier et qu'elle est plus pragmatique que passionnée. Ce qu'elle aime, c'est l'intrigue. Ensuite, il lui faut se trouver une compagne qui soit à la fois agréable, d'un rang acceptable (notion assez complexe, très prégnante dans le roman) et qui ne lui fasse pas trop d'ombre; parce qu'on a beau avoir bon cœur, les filles, ça garde un côté territorial. Celle-ci tombe du ciel en la présence d'Harriet, jolie et (un peu trop) simple, enfant naturelle, élevée dans une pension de bonne famille. Emma joue les démiurges : elle présentera la jeune fille à la meilleure société et en fera une demoiselle digne d'un gentleman. Dans sa chambre, la maîtresse de Hartfield fantasme la vie des autres, décortique des tas de scenarii et invente une multitude de stratagèmes. Mais voilà, n'est pas Dieu qui veut. Les plans d'Emma se finissent en déconvenues, malentendus et autres catastrophes mondaines. Et, quand un jeune homme bien né et un peu fanfaron apparaît à Highbury, Emma commence à se remettre en question.
Jane Austen explore une fois encore les transitions qui mènent de l'enfant à la femme, cette métamorphose semblant devoir aboutir de manière systématique au mariage. L'héroïne évolue en procédant par essai-erreur et en faisant face à ses sentiments enfouis. Une des grandes forces de Jane Austen est l'intemporalité de ses caractères. Il paraît que le fameux Bridget Jones s'inspire de « Orgueil et Préjugés ». De la même manière, Emma pourrait facilement se transposer en reine du lycée (sans le coté pimbêche). J'ai apprécié l'adaptation de 1996 avec Gweneth Paltrow dont le cou de cygne sied parfaitement à la noblesse anglaise. Je déplore par contre la coupe de cheveux « paille de carotte » ridicule qu'on a collé à Ewan Mc Gregor.
Si Jane Austen est très moderne pour certains aspects, d'autres sont très profondément inscrits dans leur époque. Ceux-ci apparaissent quand on compare la version cinématographique au roman (attention spoil). Un exemple frappant est quand Harriet finit par épouser un simple paysan. Dans le film, Emma se réjouit malgré tout, même si elle s'opposait au départ à ce mariage. La morale en filigramme pourrait être « peu importe la position sociale du mari tant que Harriet est heureuse ». Dans le livre, l'annonce des fiancailles d'Harriet accentue la prise de distance entre les deux jeunes filles et on pourrait y lire un « et chacun finit à sa place » très pré-victorien.

samedi 19 février 2011

Dixit, un peu de poesie dans un monde de carte! (ou pas...)


Y a des jeux comme ça, lorsque vous les croisez, vous tombez amoureux et vous vous émerveillez de leur richesse et de leur simplicité; dans mon cas, ce type de jeux m'incite à prendre mon bâton de pélerin et un sac à dos pour répandre la bonne parole et soutenir ce jeu.

C'est un peu ce que j'ai envie de faire ici avec DIXIT.

DIXIT est en apparence un ovni pour les joueurs "classique" du milieu du jeux: son graphisme très "contes et légendes", saupoudré de références  enfantines (comme des pions de score en forme de lapin) nous laisserait  penser qu'il y a eu une erreur de casting... C'est vrai qu'il ne semble pas avoir sa place dans la ludothèque d'un joueur adulte, à coté d'un bon vieux jeux de société tel que la plupart des joueurs novices ou confirmés se l'imagine.
Et c'est toujours avec un mélange d'appréhension et de défiance dans le regard (l'air de dire "tu nous prends pour des crétins à sortir un jeu pour gamins") que l'on me fixe lorsque je sors ce jeu, pour proposer une partie d'initiation.
Alors commençons cette initiation!

Le jeu se compose 
  • d'un plateau l'intérieur a la boite de jeu (avec une piste de score)
  • de 6 petits pions lapin überkawaï
  • de 6 jeux de 6 tuiles numérotées de 1 a 6 et de la même couleur que les lapins
  • des cartes illustrées (elles sont toutes en un seul exemplaire dans la boîte)

Chaque joueur prend les tuiles de la couleur de son choix et le lapin correspondant puis place le lapin sur la case de départ.
De là, on distribue 6 cartes à chaque joueur, le joueur dont c'est le tour choisit une carte qui lui inspire quelque chose; cela peut être un texte une chanson, un proverbe, une citation etc... il n'y a aucune limite sauf celle de son imagination! Il pose sa carte face cachée et annonce le thème auquel il a pensé, les autres joueurs choisissent une de leurs cartes et la dépose face cachée  en essayant d'en trouver une qui pourrait coller au mieux à ce thème. Une fois toutes les cartes déposées, elles sont ramassées, battues et retournées et c'est là que commence la subtilité de ce jeu:
chacun prend ses tuiles numérotées et choisit, face cachée, quelle carte il croit être la carte que le premier joueur a mise  (pour la carte n°1, on place la tuile n°1 , pour la carte n°2, la tuile n°2... et ainsi de suite). Une fois toutes les tuiles posées, on les retourne et on compare:
  • Si tous les joueurs ont  trouvé la bonne carte: ils avancent tous de 2 points  et le premier joueur n'avance pas, c'est son acte de contrition pour ne pas avoir donné un thème assez dur.
  • Si aucun joueur ne trouve la bonne carte: ils avancent tous de 2pt et le premier joueur n'avance pas, pénitence pour un thème trop difficile ou cryptique. Verdict: choisir des sujet impossibles ou trop aisés vous pénalise donc également.
  • Si seulement quelques joueurs trouvent: ils avancent de 3 points chacun ainsi que le premier joueur (et oui il faut savoir doser son effort à ce jeu: vous n'allez pas non plus laisser tout le monde distancer votre lapin).
  • Enfin chaque joueur qui a induit un autre en erreur avec sa carte avance de 1 point par personne qu'il a leurrée (choisissez donc bien vos cartes).

On fait avancer les lapins du nombre de points gagnés par chaque joueur, on distribue une carte pour remonter la main à 6 cartes et c'est au tour du joueur suivant de faire deviner sa carte. 
Pour gagner, il faut avoir le plus de points a la fin du tas de carte.

Simple, efficace et redoutable, ce jeu a trois grandes forces:
  • les illustrations de Marie Cardouat sont juste sublimes (voici son site pour que vous puissiez apprécier de vous-même: http://mariecardouat.free.fr/)
  • le jeu s'adapte automatiquement au niveau de tous, tout en poussant toujours un cran au-dessus de la moyenne (il ne faut être ni trop évident, ni trop abscons, savoir toujours rester accessible sans se dévoiler).
  • la seule limite à la durée de vie de ce jeu est votre imagination.

Son prix? 30 euro max!
D'ailleurs pour vous donner un exemple,  voici une série de 4 images... essayez de deviner la mienne avec ce thème: "la fiancée de Andersen"

Vous avez trouvé? allez une dernière avec les 4 mêmes images:

"un dÏiner presque parfait"

jeudi 17 février 2011

Omni-visibilis

Derrière ce titre étrange se cache une BD intéressante, qui repose sur l'idée suivante: 

qu'elle serait votre vie si tout le monde percevait ce que vous percevez, par chacun de vos sens, en temps réel?

Tout le monde voit ce que je vois, sens ce que je sens, ou se frotte la joue quand je me prends une trempe...(heureusement pour la population mondiale de ce livre, l'héroïne n'est pas Marie Trintignant)

Qui chercherait à vous utiliser, qui chercherait à vous aider, à vous éliminer ou à vous protéger, et pourquoi?

En plus de cette étonnante intrigue, le dessin a une touche unique (enfin, dans l'univers restreint des BD que j'ai lues): du noir et blanc, avec les ombres en bleu, c'est pas commun :)

Là vous vous dites, wouah, cette chronique, elle est super rapide, et vous penser, à raison, que c'est parce que votre serviteur a voulu, à dessein, faire un billet court pour une bande dessinée qui se lit en une grosse demi-heure. Ahhhhhh que j'aime un lectorat intelligent!

Sur cet échange de flatteries, je vous tire ma révérence, non sans vous donner mon désormais traditionnel verdict transtemporel:

Si je voyage dans le passé, je serais bien content que mon beau-frère l'offre spontanément à ma copine pour que je puisse le lire.

mercredi 16 février 2011

Je suis né un jour bleu

Daniel Tammet, son auteur est un autiste de haut niveau, « autiste savant » comme il se définit lui-même. Il est notamment connu pour avoir mémorisé les 22.514 premières décimales du nombre pi, un exploit qui a nécessité plus de cinq heures d'énumération en public et avoir appris l'islandais en une semaine en plus des 6 autres langues qu'il parlait déjà.
Mais ce ne sont pas ces exploits qui m'ont le plus touchée et impressionnée, c'est plutôt comment il arrive à mettre des mots sur sa façon de voir le monde, ses sentiments... J'ai toujours été intriguée par l'idée que nous percevons tous le monde différemment et par l'envie de le percevoir par d'autres sens, dans le corps d'un autre. Il est si difficile de décrire aux autres nos ressentis qui sont si subjectifs, j'ai pour ma part souvent du mal à trouver le mot juste. Et là j'ai eu l'impression de pouvoir me mettre un peu à sa place, de le comprendre et par ce fait de comprendre un peu plus les personnes qui lui ressemblent. Il a réussi à percevoir une partie de ce qu'il a de différent des autres et à l'exprimer.
Il a ainsi réussi à surmonter sa différence et mener une vie similaire en apparence à celle de tout un chacun, se couler dans le moule de la société (est-ce un mal ou un bien?) et être heureux.
Je crois aussi que cette lecture m'a intéressée parce que je me plais à essayer de percevoir les différences chez les gens, l'altérité, ce qui fait que nous ne sommes pas une masse uniforme, ce qui déclenche l'intérêt pour une personne.
C'est aussi certainement une déformation professionnelle et étudiante, entre mes études de psycho et les enfants autistes que j'ai pu rencontrer.
En bref, un petit livre qui se laisse lire agréablement et m'a permis d'entrevoir une autre perception du monde.

Les sablés aux amandes

Ingrédients pour 6 personnes :
250g de farine
125g de sucre roux
1 pincée de sel
2 jaunes d'oeufs
50g de poudre d'amandes
125g de beurre mou

Préparation : environ 15 minutes
Cuisson : 10 minutes.


Dans une terrine, travailler le beurre mou avec le sucre roux et la pincée de sel de façon à obtenir un mélange onctueux. Ajouter les jaunes d'oeufs puis peu à peu la farine tamisée ensuite les amandes en poudre. Former une boule.

Préchauffer le four à 180°C sur thermostat 6. Etaler la pâte au rouleau à pâtisserie sur un plan de travail fariné. Découper des formes à l'aide d'un emporte piéce ou d'un petit verre.

Déposer les sablés sur une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé.

On peut alors ajouter des cerneaux de noix, de la vanille en poudre... pour décorer et varier les goûts.

Cuire les sablés de 8 à 10 minutes environ (selon leur grosseur) à four moyen.

Laisser refroidir, faire un bon thé ou un café (selon l'humeur ou ou les goûts) et déguster.

mardi 15 février 2011

Comment les jeux videos sauveront le monde

Les TED talks (Technology Entertainment Design) sont des conférences qui permettent à des créatifs, penseurs philosophes et autres, si nombreux hommes et femmes d'exception, de s'adresser à des décideurs, personnes influentes... bref c'est la convergence des idées et des ressources. Je laisse le soin à Pangoline et Crapoto de faire un vrai billet... car c'est à eux que je dois la découverte de ces petit bijoux.


Et maintenant je vous livre ici une de mes conférences préférées:

Jazz Maynard, Intégrale (tome 1 à 3)

Graphiquement très réussie, au rythme soutenu, cette BD démarre bien et puis, comme les affaires, elle fait "pschitt". Je suis peut-être un peu dur : elle vaut le coup d'être lue, mais contrairement au fameux "pschitt" chiraquien, ne passera probablement pas à la postérité. 

N'allez pas vous méprendre, cette référence constante à notre grand président n'a rien à voir avec le fait que l'histoire se situe dans une Barcelone complètement corrompue, où mafieux vicieux, flics ripoux et politiciens locaux s'opposent à des mafieux éthiques, des superflics et des journalistes incorruptibles...qu'allez-vous donc penser?

Si, coté esthétique, je me suis vraiment fait plaisir, il faut bien reconnaître que l'histoire est super conventionnelle. Et, le plus dommage dans cette histoire, c'est la façon dont les auteurs ont créé leur héros: voyou issu de la fange d'El Raval, à Barcelone, qui finit cambrioleur de classe internationale, pourquoi pas. Avec un don pour la trompette, ça peut arriver. Mais quand en plus il est évidemment beau comme un dieu, doué d'une mémoire eidétique, de scrupules et d'éthique, qu'il a du chien (et des tiques?), qu'il peut se battre contre des assassins ninjas capables de retourner la mafia locale à eux 4...là ça commence à faire un peu beaucoup à mon goût.

Avec, en plus, des méchants crès crès méchants, des traitres crès crès fourbes et des superflics qui savent laisser les voyous au grand coeur s'éclipser discrètement, on a un peu l'impression de lire un Largo Winch espagnol. 

A noter que le très grand format de la BD est à double tranchant: c'est très agréable à lire mais c'est un peu encombrant. Donc si vous pouvez vous installer confortablement, les dessins de lieux, de personnages et d'action sont très léchés et vifs et rendent à merveille sur ce grand format, de même que le noir et blanc choisi pour les dessins sied parfaitement à cette univers manichéen et nerveux. Par contre, si c'est pour lire dans un petit lit douillet avec quelqu'un qui veut se blottir contre vous, mieux vaut pécho un poche.

Je le recommande donc aux fans de Largo, c'est un bon moment sans prétention, qui vaut le coup d'être lu, mais peut-être pas relu.

Verdict: si je voyage dans le passé, je me l'offre pour un anniversaire si j'ai pas de meilleure idée. 

ISBN-13: 978-2505010388

Les sciences, c'est de la culture ?



Un peu de culture savante.

Si comme moi vous faites partie des 99,99999% de gens qui ne travaillent pas dans un laboratoire, alors la science est pour vous un objet culturel. Découvrir des trucs savants et inédits, tout en grignotant devant la télé, ou en sirotant un café devant son ordi, c'est finalement comme lire un bon polar.


Petit tour d'horizon de quelques sites d'actualité qui contribuent à se sentir moins ignare (mais plus ignorant) le soir avant de s'endormir :


  • la rubrique "Planète" du site du Monde

On trouve dans cette rubrique des infos qui ont trait à l'écologie en général, ou aux sciences plus fondamentales.


  • la rubrique "Sciences" du Figaro

Un peu moins souvent mise à jour que celle du Monde, mais des articles tout aussi accessibles. Petit bémol : le flux RSS de cette rubrique bugge : ça me renvoie à la rubrique "Economie - Société"... révélateur ?


  • Futura Sciences

De très bons articles, des dossiers, bien écrits et documentés. C'est un peu comme le quartier pittoresque d'une ville où j'aime flâner et revenir.


  • le site de Sciences & Avenir

Des articles assez courts, très abordables, mais dans l'ensemble moins développés que ceux de Futura Sciences.


  • Techno-Science

Des articles en général courts, peu vulgarisés (donc plus difficiles d'accès), mais parfois plus complets. On sent aussi que le budget "illustrations" de ce site internet est assez... infinitésimal.


Bon, après quelque temps passé à fureter sur le web vulgarisateur français, on se rend compte que ces divers sites publient en majorité des articles qui se ressemblent étrangement, à quelques jours d'intervalle (parfois dans la même journée).
Mais quel est donc le cerveau de ce complot scientiste ?
Il est américain : c'est un gros site de vulgarisation scientifique, qui abreuve les journalistes scientifiques du monde entier : Eurekalert.
On trouve une foultitude d'articles courts (souvent en provenance des USA ou du Canada), sur moults sujets scientifiques divers et variés, actualisés plusieurs fois par jour.
A noter : une partie du site est traduite en Français :

Et puisque l'on est aux Etats-Unis, impossible d'achever ce billet sans parler des inénarrables vidéos TED, que Crapoto et Pangoline m'ont délicieusement fait découvrir.
Ce lien pointe vers les présentations scientifiques sous-titrées en Français ; mais ce que propose le site dépasse largement le cadre de cette revue !

Simon's cat


Quelle n'a pas été ma surprise hier, en furetant dans une librairie, de tomber sur non pas un mais deux livres de croquis du chat le plus célèbre du web : Simon's cat ! [cf. http://www.simonscat.com]
- Diantre, mais quand sont-ils sortis ? Comment ai-je pu ne pas être au courant ? Rhaaa, il me les faut ! Courage, je peux arriver à n'acheter que le premier aujourd'hui...
C'est ainsi que je me suis retrouvée quelques minutes plus tard à pouffer de rire dans une salle d'attente, bientôt rejointe par mon cher et tendre dont les rires encore plus sonores laissaient médusées les autres personnes autour : "mais qu'il y a-t-il de si drôle dans les gribouillis qu'ils regardent ?", devaient-elles se demander.

Quelques exemples en image, ça vous dit ?

lundi 14 février 2011

Mr Nobody ou l'homme de Schrödinger



« On rate toujours au moins une vie dans une vie » me disait philosophiquement un ami, lors d'une soirée bien arrosée. Ou bien était-ce une pause café-cigarette? … bref, à un moment d'intoxication quelconque. Effectivement que se serait il passé si j'avais fait un master à l'étranger? Si j'avais envoyé balader parents et prof de math pour partir en 1L avant de me laisser pousser des dread lox et me lancer dans le théâtre? Si j'avais décidé de ne pas sortir en boite ce soir là évitant une foulure de la cheville/ la rencontre avec un futur ex-mari? Les vies et les moi possibles se développent à l'infini.



Ne plus faire de choix et explorer toutes ces voies. C'est la décision que prend Nemo Nobody à 9 ans quand on lui demande de faire un choix impossible : partir avec sa mère ou rester avec son père. On retrouve Mr. Nobody la veille de sa mort, fripé comme une vieille prune. Il est alors le dernier mortel, perdu au milieux d'individus botoxés jusqu'aux sourcils, qui perdent la notion de la mémoire, tout ému qu'ils sont d'être devenu éternel (je sais, cette phrase est beaucoup trop longue). Des psychiatres monotones et des journalistes tenaces tentent de comprendre l'histoire de Nemo. Mais ils se perdent dans le patchwork infini de ses souvenirs, de toutes ces vies qu'il a décidé de non-choisir et d'accepter : des belles histoires d'amour aux destins les plus sordides, de la richesse à la mendicité, de la passion à l'ennuie... Mr Nobody navigue dans la mémoire, sans que l'on puisse déterminer s'il s'agit de fantasme, de réalité ou de fiction.

C'est un film beau et complexe, à la frontière entre SF, drame et surréalisme. Assez décousu au premier abord, j'ai vite renoncé à tout replacer dans des suites logiques pour me laisser porter par la poésie et la diversité des concepts abordés. On évoque la physique kantique, l'amour et le cerveau, l'inné et l'acquis... La mise en scène est impeccable, mais je donnerai peut être plus de détails en commentaire, ne voulant pas gâcher ici le plaisir de la découverte. Enfin, les acteurs sont bons -et je suis partiale étant notoirement insensible aux grands bleus de Jared Leto-. Spéciale palme aux jeunes acteurs, tous excellent. Seul hic, le rythme est parfois un peu trop lent, se laissant couler dans la mélancolie.

Je le rangerai dans mon étagère à coté du fantastique « Eternal Sunshine of Spotless Mind ». Même s'il lui manque le coté tonique et drôle de ce dernier (et il faut bien avoué je suis amoureuse de Clémentine), Mr Nobody est un film novateur, atypique étrange, et évocateur.

http://www.imdb.com/title/tt0485947/

dimanche 13 février 2011

Black Swan

Du cygne blanc au cygne noir ou la transformation d'une jeune fille pure, naive et douce à la recherche de la perfection en sombre séductrice.
C'est un film de Darren Aronofsky (Requiem for a dream, The Wrestler) avec Vincent Cassel (fidèle à son rôle de grand brun ténébreux) et Nathalie Portman (dans le rôle de la jeune fille). Bien dans la lignée de son réalisateur.
L'histoire est celle d'une jeune danseuse à la recherche du rôle qui la rendra célèbre.
C'est l'élève parfaite, image de ce que sa mère étouffante aurait rêvé d'être.
La saison débute avec le Lac des cygnes, la danseuse qui avait le rôle principal jusqu'à présent est forcée à prendre sa retraite. La compétition commence pour la remplacer et la technique parfaite de Nina se retrouve alors confrontée à la spontanéité de Lily la nouvelle recrue sous le regard sévère du metteur en scène Thomas.
Pour obtenir le rôle Nina doit découvrir et dévoiler son côté sombre. Le film oscille entre la réalité et le fantastique dont on ne sait pas si il existe vraiment ou s'il est la seule imagination de Nina qui sombre dans la folie.
Un film oppressant (certaines scènes mettent même mal à l'aise) mais beau et très psychologique.

Tron Legacy

Soyons clairs, à ce stade, certains ont pu peut-être remarquer que je suis le truc le plus proche d'une caution "geek" et "alcoolique assumé" de ce blog. Et je ne vais pas les contredire encore cette fois.

Quand j'étais tout jeune, Tron était une des rares vidéo-cassette que ma grand mère avait et donc je me la passait très souvent lorsque j'allais chez elle. Et j'en garde un souvenir émerveillé que je n'ose briser en me regardant à nouveau de nos jours cette madeleine proustienne. Du coup, plus de 28 ans plus tard la suite:

Tron legacy

Je ne vous raconte pas donc l'effet que ma fait l'annonce en 2009 avec une vidéo exclusive de présentation spécialement et uniquement réalisé pour l'occasion ( http://www.youtube.com/watch?v=kxolhNz6n4o ).

Bref speech de départ, cela fait des années que Kevin Flynn fondateur d'Encom et pionner de l'informatique a disparu, laissant son fils et son entreprise seuls: ma mère du pauvre étant décédée quelques années auparavant, ce dernier est élevé par ses grand parents, l'entreprise, elle, s'en est plutôt bien remis grâce à des gens qui sont soucieux de l'indice de satisfaction de ses actionnaires... quant a Sam, le fils, il mène une vie de dilettante grâce au confortable revenu que lui rapporte les actions héritées de son père, tout en jouant les hackeurs de haute voltige pour faire la nique à l'entreprise paternelle, bref un type de 25 ans qui n'a pas finis sa période adolescente.

Puis, un jour, le vieux beeper d'Alan (meilleur ami de Kevin Flynn et accessoirement créateur du programme Tron) sonne avec le numéro de la salle d'arcade que tenait le père de Sam à l'époque du premier film. numéro qui est déconnecté depuis 20 ans... Alan prévient Sam qui, sans trop savoir pourquoi, part là-bas avec en mémoire la nostalgie de cette époque où son père lui racontait les histoires fantastiques qu'il vivait avec ses amis Tron et CLU... il découvre dans un passage caché dans la salle d'arcade, un accès vers le labo informatique secret de Kevin... il farfouille et la tout bascule: le monde que son père lui a tant décrit est réalité... mais où sont Kevin et Tron...?


Clairement, ce film est une réussite visuelle et technologique, reste à savoir s'il vieillira biens les images sont superbes, le design élégant et les tableaux offerts splendides. De plus la 3D, quand on va le voir avec cette option, est bien présente et rajoute un intérêt en donnant de la profondeur aux décors.

Le tout servi par une bande son de Daft Punk bien construite et qui se coule tout naturellement dans l'œuvre...

Maintenant les points qui blessent:

le scénario, joli dans sa forme et son déroulé, reste très convenu et quand même bien pauvre dans le fond. On sent très vite que les scénaristes ont reçu leur cahier des charges (fan service oblige) et ont mis contraintes et idées (bonnes comme mauvaises) dans un shaker, ont regardé le résultat et ont fait ressortir les parties qui leur semblaient les plus cools: on est loin du conte technologique du premier et encore plus loin des sujets de science et de philo de nos jours autour de la singularité informatique, le transhumanisme (promis on reparlera de sa bientot), la notion de communauté ou encore d'Etat virtuel. Bref à la trappe tous ces concepts où à l'heure de Facebook, et du début du "tous connectés"... on aurait pu nous offrir une réflexion sur notre avenir à tous.

Seul subsiste un petit travail de fond dans la relation père-fils/programmeur-programme/ programmeur = dieux ou père pour les programmes? qui ici sauve (un petit peu) les meubles.

L'autre point à déplorer est le choix du réalisateur, Joseph Kosinski. Non qu'il fût un mauvais réalisateur, ce n'est malheureusement pas (pour le moment) un homme de films d'action... c'est un poseur qui aime le design et les belles courbes (je ne lui en tiendrais pas rigueur moi-même j'aime beaucoup certaines des courbes qu'il a filmées).

Donc, même si l'action est là, elle reste un peu molle. J'en veux pour exemple la scène de lightcycle dans l'arène de jeux (une des nombreuses figures imposées par le fan service de Disney au scénariste). Cette scène est visuellement splendide avec des plans léchés et sans aucun défaut, mais elle n'a pas pour moi la nervosité du premier opus.

Et au final, toutes les scènes d'action sont comme ça, il leur manque le "je-ne-sais-quoi" qui les rend magistrales... seule la scène de dogfight (combat aérien pour les anglophobes confirmés) et celle de récupération du disque de Flynn père sont réussies, et encore cette dernière parce que que l'on ne voit rien mais devine avec les bruits de combat et donc on laisse notre imagination prendre le pas sur l'absence d'idée du réalisateur!

Un film qui restera dans les mémoires pour son esthétique (et dans mon cas plus particulièrement grâce à celle d'Olivia Wilde), et un succès quasi assuré au box office... Disney semble très sérieusement plancher sur la suite et a déjà engagé certains des scénaristes qui étaient sur Tron: legacy pour réfléchir à la suite (aie...). Espérerons qu'ils lisent ce blog et sont des partisans de la critique constructive...


Verdict: un bon divertissement , mais hélas que ça.

ps: en parcourant à la recherche d'images pour illustrer mon propos, je suis tombé sur cette adresse et ces photos: je vous laisse le loisir de les apprécier (ou pas). Perso, je trouve ça plutôt joli, même si ça manque d'originalité dans la mise en scène.

http://tronlegacy.fr/images/nsfw-playboy-x-tron-legacy-lheritage-avec-irina-voronina-sasckya-porto/

samedi 12 février 2011

Le creuset magique de Jean Stubbs


Une revue courte sur un livre que je n'ai trouvé ni bon ni mauvais -c'est un peu ce que je lui reproche- malgré un petit côté « les brigades du tigre » plutôt sympathique (encore un inspecteur à moustaches, diantre!).
Un richissime américain demande un ex inspecteur de Scotland Yard de l'aider à piéger un illusionniste renommé. Une requête pour le moins inhabituelle, et qui marque le début d'une course-poursuite qui va mener l'inspecteur Lintott de Londres à San Fransisco, en 1906. Les descriptions de la ville américaine, sur la descente de la fièvre de l'or a de quoi séduire mais l'enquête de fond est classique.

Les bonnes bouteilles


En France, la cuisine et la boisson font partie de la culture: il me semble donc normal d'en parler ici...

Alors, ce billet n'est pas une incitation à la consommation d'alcool, mais plutôt une invitation, un soir où, d'un échange de regards, vous portez votre dévolu sur elle.

Tout de suite, ces bouteilles de très vieux rhum Dillon sont de très grande qualité et sacrilège à celui qui voudrait en faire des mojito (qu'il soit pendu!).
Elle se boit à température ambiante voire avec quelques glaçons. On en boit un verre ou deux pas plus, et on la range pour une prochaine soirée. Il est dur d'apprécier des alcools forts tant les bouteilles premiers prix sont âpres et sans subtilité, celui-ci a l'avantage d'être doux pour un rhum et enivrant, s'étant imprégné de l'arôme des fûts de chêne dans lesquels il a vielli pendant dix ans.

Voilà, je ne pense pas que la loi me permette de vous dire ou précisément l'acheter, je vous dirais donc qu'on le trouve dans certaines enseignes de grande surface.
Seul petit hic: pour le prix, comptez entre 22 et 30 euro la bouteille.
Voilà c'est dit et n'oubliez pas

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez en avec modération!

Vous pouvez aussi adopter ma devise personnelle dans ce genre de cas:
Boire moins, mais boire mieux!

Poupoupidou

Dans la lignée de Desperate Housewives, on suit l'histoire à travers la voix de la narratrice qu'on retrouve morte au début du film.

Originaire de Mouthe, en Franche-Comté, elle aurait pu nous dire "Je milite pour la défense de ma Mouthe", mais non, elle se contente de raconter comment de pouilleuse elle est devenue morte, en passant par sex symbole, sans jamais quitter ce petit village mou: Mouthe.

Je vous entends déjà "quel toupet", ce dernier jeu de mot, nous ce qu'on veut, c'est une chronique sur le film.

Soit, je m'avoue échec et mou...mat, la voilà.
Tout le film est basé sur les destins curieusement similaires de Marylin Monroe et de l'héroïne, morte et narratrice, qui nourrit une passion dévorante pour la dite Marylin. Un écrivain atterrit à ce moment là vers Mouthe et à défaut de Martini (ok je sors) prendrait bien un vin chaud, parce que Mouthe, c'est l'enfer en froid. Pour lui, la thèse du suicide ne tient pas et il commence à enquêter sur la mort de la demoiselle, d'autant que ça tombe bien, ça lui fera un sujet de livre. Le parallèle entre la vie de la narratrice et celle de Marylin est filé tout au long du film, de façon amusante et pertinente.

Le scénario est bon sans être d'une complexité hors norme, le héros absolument pas parfait et du coup très réaliste. Joué avec justesse par Jean-Paul Rouve, il n'en est que plus attachant. D'ailleurs, les acteurs principaux (la sublime narratrice plaira à Monsieur, le gendarme bien gaulé à Madame*) sont aussi bons que les acteurs secondaires sont mauvais, car, probablement, du crû, vu l'accent inimitable (et c'est heureux) de la Franche-Comté. Le réalisateur aurait peut être aimé pouvoir dire "c'est le tout de mon crû", mais il semble que Mouthe remplisse déjà cette fonction à l'égard du monde.

Bref, un bon film sympathique quoique finalement triste, qui vous rafraichira, autant par les paysages constamment enneigés que par la légèreté bienvenue du scénario et de la réalisation, qui est passé malheureusement inaperçu lors de sa sortie en salle.

Verdict: si je voyage dans le passé, je me conseille au moins d'acheter le DVD.

Poupoupidou, avec Jean-Paul Rouve, 2011

*A noter que l'on voit beaucoup plus de pénis que de seins dans ce film.

vendredi 11 février 2011

Le Cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates de Guernesey.

Ce livre est délicieux. Rien que le titre est parfait.

Je ne compte pas le nombre fois où je suis passée du rire aux larmes (et vice et versa) et où j'ai failli manquer mon arrêt de métro. Une fois fini hier soir, je suis restée pendant 10 mn hébétée et souriante, 3 mètres au dessus du sol (nan pas sur la mezzanine). Un des meilleurs bouquins que j'ai lus cette année.

La seconde guerre mondiale vient juste de se terminer et Londres est un tas de gravats qui se réorganise douloureusement. Dans ce monde qui oscille entre l'euphorie de la victoire et les traumatismes de la guerre, on suit la correspondance passionnée de Juliet Ashton, une écrivain piquante, libérée et très humaine. Alors que son livre, qui rassemble des chroniques satiriques, fait un tabac, elle reçoit une lettre d'un certain Dawsey, membre du mystérieux « cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates de Guernesey ». Celui ci est tombé par hasard sur un livre de Charles Lamb qui appartenait à Juliet, a adoré l'auteur et aimerait savoir où se procurer sa biographie. C'est ainsi que commence les échanges entre cette écrivain londonienne, un peu princesse sur les bords, et très moderne et les habitants de l'île anglo-normande qui sort à peine de l'occupation. Le récit montre à quel point la lecture peut être salutaire et rassembler les gens. C'est une belle performance d'écrire un livre sur la guerre à la fois touchant et drôle. Deux points m'embêtent : il va falloir que je lise les sœurs Brontë (si quelqu'un en a un à me conseiller, Emily? Anne? Charlotte?) et que je passe des vacances à Guernesey!!!

The green hornet


Haaa.... Gondry, Michel Gondry

Rares sont les réalisateurs qui m'auront vraiment fait rêver avec juste du rêve et des belles histoires, je sais, là, comme ça, à dire ça a l'air bête et pourtant lui, il sait le faire et ce n'est pas une mince affaire...
Après des tétrachiés de clip de musique, il a offert au cinéma certaines de ces histoires les plus drôles et touchantes telle que Human nature, Be kind rewind et le génial Eternal shunshine of the spotless mind, maintenant il s'attaque a un discret monument de culture américaine: "the green hornet" (ou "le frelon vert" pour les Toubonistes).

Superhéros plus vieux que Batman et Superman, qui est à la culture du vigilante ce que le silex est au feux de camp (ie un élément fondateur) parcourant la nuit dans sa voiture surarmée, et accompagné d'un sidekick (un acolyte) qui est une bête en art martiaux, le bien nommé parcequesinonilvouscollevotrerace "Kato".

Pour l'anecdote, tout cela a commencé en feuilleton radiophonique puis a été repris en serie télé avec en autre dans le role de "Kato": Bruce Lee. A l'époque, le petit dragon faisait ce role pour se faire connaitre à Hollywood en attendant que son projet perso de série voie le jour, une idée qui lui trottait dans la tête, ça parlait d'un ancien moine Shaolin qui errait dans le monde (et surtout au farwest) depuis qu'il s'était fait bannir, et pas de bol pour Bruce, le concept fut gardé mais pas lui pour le rôle, jugé peut-être trop "chinois" pour le public américain de l'époque?
On lui préféra un jeune homme qui était une valeur sûr et montante de l'époque, un certain... David Carradine.
Comment? Le nom de la serie? "Kung fu"...

Mais revenons aux aventures de notre hyménoptère qui n'a d'écolo que la couleur...

A l'image d'un Batman begins, cette aventure grand écran nous raconte la genèse de ce héros: on y découvre un homme qui ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie et essaye de noyer son désarroi profond dans les fêtes, l'alcool et les rencontres torrides sans lendemain (les trois en même tant bien sur, histoire de pas bouder son plaisir). Et cela au grand désespoir de son père, journaliste intègre et patron du derniers grand quotidien indépendant de Los Angeles, voyant sont fils remplir les pages people de toute la presse locale, et c'est à la suite de la mort subite de ce grand journaliste et à la volonté du fils de faire un dernier pied de nez à son père que tout bascule et qu'il se trouve un but: justicier...

En dire en plus serait vous raconter toute l'intrigue et peut-être vous économiser 10 euros de ciné, ce que je n'ai pas envie de vous faire faire. Je vais donc vous parler de toute les raisons qui font qu'il faut aller voir ce film. On retrouve dedans les petites perles de non-sens qui font le charme de Michel Gondry et que l'on accepte parce que tellement biens amenées... elles s'intègrent à l'histoire et participent à nous faire rire sans truster le film.
Gondry nous sert ici l'histoire d'un rêve de gosse qui devient réalité grâce aux opportunités qui se présentent à notre héros malheureux et un peu branleur de première quand même. Confronté au monde qui l'entoure, il fait ce qu'il peut et heureusement qu'il a Kato avec lui sinon ça finirait vite.
Les ressorts et interactions comiques sont comme le plus souvent impeccable (comme avec tout les films de Gondry [note pour plus tard: réfléchir à élever un autel en son nom?]).
On sent la générosité du film et des acteurs qui, pour quelques-un, à certains moments, en font un peu trop quand même (notamment Seth Rogen et Cameron Diaz), mais heureusement ils sont pondérés par l'attitude plus pince-sans-rire des autres acteurs qui sont impeccables (mention spécial pour Jay Chou qui joue Kato,Tom Wilkinson parfait qui joue le père du frelon vert, et le génial Christoph Waltz qui joue le méchant complètement psychopathe au nom imprononçable).

Les scènes d'actions sont bien rythmées et certaines bien trouvées même (tout en gardant la touche Gondry, ce qui est fort), ça se poursuit, ça défouraille, ça vanne entre deux,trois scènes comiques ou plus classiques. Seul problème a ce tableau: la 3D.
Utilisée de façon tellement anecdotique que l'idée d'avoir déboursé trois euros de plus pour rien m'a un peu hérissé le poil, quatre effets 3D sur deux heures on se demande si c'était vraiment nécessaire, surtout qu'ils n'apportent rien au film. Dans une production qui a été conçue avec, dès le début, une vision 3D ,je ne dis pas, mais ici on sent, comme dans la plupart des cas où la 3D est rajoutée après le tournage, que ce n'est ici que pour le buzz et pour saler la note à l'achat du ticket de ciné...
Bien dommage que le réalisateur ait concédé cela aux studios hollywoodiens, le film perd en qualité à cause de cela.

Verdict: une valeur sure, un film de superhéros un peu loufoque, humain et au final très attachant. Evitez les version 3D qui n'apportent pas de valeur ajoutée selon moi. Un divertissement agréable qui vaut la peine d'être vu sur grand écran!

Pour finir avec le sourire: une petite vidéo!

le Fictionnaire ou le jeu du dico rigolo



Le Fictionnaire


Un premier billet, c'est un peu comme toutes les premières fois, on aimerait bien que ça ne se passe pas trop mal... je vais donc vous causer chères lectrices et chers lecteurs d'un petit jeu d'apéro faussement intellectuel, qui ne paye pas de mine mais qui est un succès assuré: le Fictionnaire

le Fictionnaire est un jeu de petit format, tout tient dans un paquet de cigarettes, les règles sont très simples:
le joueur dont c'est le tour (que nous appelleront ici et pour toutes les autres fois "1er joueur") prend le paquet sort à demi une carte pour lire a voix haute la question, puis le passe a son voisin qui soulève la carte toute entière pour connaître la réponse.
De là, deux choix s'offrent a lui: soit il dit a la vérité en l'enjolivant un peu ou non, soit il pipote en sortant une une autre explication, une autre histoire... bref en bluffant!

Ce deuxième joueur passe le paquet au joueur suivant, si la vérité n'a pas été dite il a le choix entre bluffer et la dire, bien évidement si la vérité a été dite il est obligé de mentir,... enfin lorsque ça arrive au dernier joueur qui doit donner une définition si personne n'a dit la vérité il est tenu de donner la bonne définition.

Enfin au final le 1er joueur récupère le paquet et, avant de lire lui-même la réponse, doit trouver qui a dit la vérité; s'il trouve, il marque 1 pt mais s'il choisit un bluffeur, celui-ci marque le point.
Personnellement nous on fait les parties en 3pt gagnant (quand on prend la peine de compter les points).

il existe à ce jour 4 versions différentes autour de 4 thèmes. l'éditeur prévoit d'en sortir d'autre.
Un petit jeu qui peut durer 15mn à jusqu'à ce que vous en ayez marre, trouvable dans toutes les bonnes boutiques de jeux.

Le prix? Moins de 10 euros

Bonne partie

Les belles lettres du professeur Rollin

François Rollin, éd. Points, 2009 (2007)

C'est à Kaamelott que je dois la découverte de François Rollin, bien que beaucoup le connaissaient déjà sous les traits du Professeur Rollin dans la série Palace.
Pour ma part, donc, il m'est apparu pour la première fois sous ceux du roi Loth d'Orcanie, beau-frère d'Arthur, monument de perfidie et d'outrecuidance mêlées d'un sens imparable de la formule ; en d'autres termes, un faux-cul conspirateur de première classe, dont les justifications empoulées laissent pantois !

A force d'accumuler dans ma tête des citations du roi Loth, je me suis laissée séduire il y a quelques temps [cette chronique a été publiée pour la première fois sur mon blog perso il y a déjà un an] par le dernier sorti des livres de François Rollin : un recueil de lettres-types pour diverses situations de la vie auxquelles chacun peut se retrouver confronter et devant lesquelles on ne saurait comment réagir si l'on n'avait préalablement acheté le dit reccueil ; ainsi l'exemple cité sur la couverture : "Lettre au roi d'Espagne pour lui demander des bons plans touristiques et des tuyaux pour la confection du gaspacho".

Prévoyez pour la lecture du reccueil sus-nommé, d'une part, l'acquisition d'une photocopieuse ou de tout autre appareil pouvant servir à la copie - avec citation de l'auteur, cela va de soi - des lettres à destination d'employeurs, de collègues ou de membres de votre famille et, d'autre part, une provision suffisante d'aspirine, de paracétamol, d'huile essentielle de menthe poivrée ou de tout autre remède à votre connaissance visant à soulager les effets secondaires du remplissage subit de votre caboche par des mots nouveaux et des va-et-vient entre ceux-ci.

En effet, vous trouverez dans ce reccueil (cf. opus cité, ibid) nombre de mots en voie d'oubli ou dont l'usage a été détourné.

Sauvez la langue française : lisez François Rollin !


N.B. : Attention, des mots latins se sont glissés sans crier gare dans cette chronique !