dimanche 3 juin 2012

Seishi Yokomizo



J'avais déjà évoqué Seishi Yokomizo ici. Deux autres romans sont publiés en français : « La Hache, le Koto et le Chysanthème », « la famille inugami » dans sa version cinématographique; et « la ritournelle du démon ». Depuis je me demande s'il serait plus rapide d'inonder de lettres toutes les maisons d'édition de l'hexagone pour qu'ils traduisent la suite et s'il vaut mieux directement apprendre le japonais.
On retrouve dans les deux romans Kindaichi Kosuke et sa tignasse échevelée. Loin d'être le super flic qui résout les affaires en une semaine; les meurtres s'enchainent, le temps s'étire, les mois passent, toutes les hypothèses sont envisagées, tournées et retournées dans tous les sens. Les personnages et les atmosphères sont magnifiquement dépeints. Yokomizo joue avec les fantômes, les croyances populaires et les chansons oubliées, dans un Japon d'après guerre, tiraillé entre modernité et tradition.

Dans la Hache, le Koto (instrument de musique à corde pincé) et le chrysanthème, le détective se retrouve mêlé à la succession de Inugami Sahee, un industriel fortuné. Ces trois filles, issues de trois lits différents, espèrent que leur fils unique héritera du formidable empire industriel. Mais c'est sans compter l'étrange testament de Sahee, propre à semer la zizanie entre ces femmes particulièrement cruelles. Et Hoichiro, un jeune notaire qui supplie par lettre Kindaichi de venir à Nazu pour démêler l'affaire, est le premier à être assassiné.

La Ritournelle du démon est sans doute mon préféré. Kindaichi va se reposer dans des sources thermales au cœur des montagnes, dans le village d'Onikobe. Quand son vieil ami l'inspecteur lui conseille ces lieux sans prétention, ce n'est pas sans lui raconter l'étrange meurtre qui s'est déroulé 20 ans plutôt et non élucidé. Alors que la fête des morts se prépare au village, les fantômes du passé reviennent dans les montagnes et prennent pour cible les jolies jeunes filles du village.