dimanche 22 avril 2012

La sorcière d'Exmoor


N'en déplaise au titre, on ne parle pas ici de nez verruqueux, de crapaud (quoi que) ou de balais volant. La «sorcière» des lieux est Frieda Palmer Haxby, une écrivain célèbre, intellectuelle, féministe. Venant d'une famille pauvre avec un père travaillant dans les champs de betteraves, elle s'est construite une solide carrière et une petite fortune. Mais ces 3 enfants sont loin des ses mœurs anticonformistes. Cette progéniture a bien réussi -juge, médecin, galeriste- et craint pour le pactole de l'héritage. Ils commencent à croire que l'esprit de la vieille dame bat la campagne quand Frieda décide de s'isoler à Exmoor dans un hôtel gothique qui menace de s'écrouler dans l'océan. Ces quadragénaires, produits de l'aire post tatcharienne, vivent dans des beaux cottages ou dans de splendides appartements londoniens et sont incapables de voir les dangers qui les menacent vraiment : le manque de communication, l'effondrement de leur famille, la fragilité du système de santé, l'étiolement des idéaux... Dans cette famille, tout le monde est égoïste sans être vraiment méchant. Surtout Frieda qui finalement a peut être jeté un sombre sort sur sa famille.
C'est un roman agréable à lire malgré un coté un peu fouillis. On aborde des tas de sujets, de l'industrie alimentaire à la politique britanique, en passant par la guyana et les problèmes de familles -sur plusieurs générations- ce qui fait qu'on ne s'ennuit pas. Le style de Margaret Drabble est incisif et caustique; tout le monde en prend pour son grade. Cependant, on ne sait pas trop ce qui en reste quand on ferme la dernière page du livre.

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