dimanche 17 avril 2011

Versailles (Tome 1)

Aaaaaaaaaaaah, la France! La tour Eiffel, les petites femmes, le vin et le fromage, un type en marinière avec un béret sur la tête et une baguette sous le bras... et bien sur Versailles! Mais où vont-ils chercher tout çà? En bonne parisienne (soit, d'adoption), je ne connais rien de ce tralala touristique. Finalement, au premier rayon de soleil dans l'hiver encore frais, nous nous sommes dit qu'il était temps de combler cette lacune culturelle et de rendre visite au légendaire Roi éponyme.
Première bonne surprise, c'est tout proche : un petit quart d'heure en partant de Montparnasse, autant dire rien du tout, quand on pense aux 2,29h qu'il fallait au minimum aux chevaux d'un quelconque Louis pour couvrir au pas les quelques 16km qui séparent Versailles de Paris. Et encore, à vol d'oiseaux... enfin de Pégase... euh... Deuxième bonne surprise, c'est gratuit en-dessous de 18 ans; ça reste gratuit jusqu'à 25 ans pour les ressortissants de l'Union Européenne; et même après, c'est toujours gratuit pour les profs & les chômeurs... Une belle occasion de sortir donc!

Il faut bien l'avouer, la vision du château dans la perspective de l'avenue, avec sa ligne continue de voitures et son flot bidirectionnel de touristes n'est pas aussi romantique que le suggère Lady Oscar. Il faut arriver jusqu'à la statue monumentale de Louis XIV pour prendre un peu la mesure de l'immensité des bâtiments, ou plutôt de leur démesure, qui donne un peu l'échelle de l'ego d'un Roi de France. Pour les amoureux des jardins, ne pas choisir début mars, où les baquets vides exhibent leur ventre boueux, mais plutôt attendre les floraisons d'avril-mai. Car le parc est absolument gigantesque. Il y en a pour tous les goûts : des bords de fontaines en barque, des allées d'arbres immenses et bien alignés, quelques endroits qui donnent une impression fouillis (que je soupçonne être aussi savamment négligé que le chignon d'une étudiante en psycho). Bref, ici la nature est en ordre et met en valeur le large château perché sur sa colline. D'ailleurs, intéressons nous d'un peu plus prêt à ce dernier.
Tout commence avec le pavillon de chasse de Louis XIII, puis Louis XIV comprend qu'il vaut mieux avoir ses courtisans à ses bottes et les entretenir avec des bals, du vin et des friandises à s'en faire péter la panse plutôt qu'au loin à fomenter des coups d'Etat : « garde tes amis près de toi, tes ennemis encore plus près » (dixit le parrain). Mais pour distraire des hommes d'armes et les transformer en ballerines à favoris bouclés, il faut un décor imposant: Versailles ou le symbole de la monarchie absolue, « l'incarnation du classicisme français » (comme le dit le site du château de Versailles). Le Roi et sa cour délaissent le Louvre et s'installent à Versailles de façon permanente le 6 mai 1682, et ce jusqu'à la révolution. Bien entendu on ne peut que rester bouche bée devant la débauche de luxe des chambres surchargées de dorures et de broderies, de sculptures et de plafond peints de figures antiques, … c'est magnifique et lourd, comme une forêt noire. Pas moins de 6 pièces constituent les appartements du Roi (chambre, antichambre, salon, salle de garde...). Mais Versailles, ce ne sont pas que des murs. Ce sont également des meubles magnifiques, dispersés à la Révolution puis réunis avec le temps, grâce à l'habileté des conservateurs qui cherchent à reconstituer au mieux les pièces comme à l'époque (un vrai travail d'enquête à partir de tableaux, de descriptions, de commandes) et à des moyens substantiels que je n'ose même pas chiffrer en pensée. On trouve également nombres de peintures classiques qui raviront les amateurs.
Et surtout, au milieux de ce clinquant, il y a … la merveille... la galerie des glaces : 73m de long; 10,5 m de large; 400 miroirs répartis en 17 panneaux; d'un coté une vue sur les jardins, de l'autre de splendides miroirs qui démultiplient l'espace de façon onirique : c'est la dimension des bals fastueux et des portes dérobées. Ok l'imagination s'emballe un peu.
Le château de Versailles est un lieux officiel. Mais le Roi ne tarde pas à faire construire une demeure un peu plus reculée, le Grand Trianon, ou Trianon de marbre, dans une style plus italien. Louis XIV en fait sa résidence privée et y loge avec Mme de Maintenon. Le château se caractérise par ses nombreuses colonnes et se fait un échos du classicisme du château principal. On note une magnifique galerie à la sortie du château qui donne sur les bassins et les jardins. Louis XV s'était désintéressé des lieux et Marie-Antoinette lui préférait le Petit Trianon (dont nous parlerons bientôt). La Révolution laisse le château totalement délabré, c'est pendant l'Empire qu'il sera restauré.
Globalement, pour les parfaits néophytes qui en ont un peu plein les pieds après le château de Versailles, je conseillerai de se rendre directement au Petit Trianon, dont le style tranche bien plus nettement sur celui du reste des bâtisses.

Hérissonne et Pangoline

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