jeudi 10 février 2011

Arrietty

Belle animation
Morale sous-jacente douteuse
Nous les Minipouss!


Voilà, je m'étais dit, une critique de manga, même long métrage, autant faire ça en haïku, surtout pour un premier post, tout de suite ça vous pose un bonhomme. Mais, j'entends déjà les critiques "Ah! Non! C'est un peu court, jeune homme!"

Du coup, je développe.

Allez savoir pourquoi, Arietti a gagné un "r" et son "i" a été se faire voir chez les grecs en arrivant chez nous, probablement pour mieux coller à notre mentalité française. C'est un peu le point essentiel d'ailleurs de ma critique, les différences de point de vue.

En effet, premier niveau de lecture, on a une jolie histoire d'une vaillante petite chapardeuse, haute comme trois tomates cerises, qui brave les interdits et s'allie à un humain pour aider sa famille face à d'innombrables périls : criquets, chats, corbeaux, humains normaux ou exterminateurs de vermine... on a l'impression de revoir les minipouss, avec Gran'pa mini et toute la smala qui vit chez les Legrands. De quoi ravir mon enfant intérieur, et d'aucun sait que ce pervers polymorphe est présent chez moi :)

Par contre, si on commence à s'attacher au symbolisme de l'action, on se rend compte que l'histoire traite d'une fille de 14ans qui n'en peut plus d'attendre de pouvoir réaliser sa première "chaparde", et dont la famille se voit contrainte de déménager car cette petite idiote s'est fait "voir" par un garçon de son âge, humain de surcroît...du coup, vite vite, sauvons nous ailleurs et trouvons lui vite un mari, de son rang qui plus est....ajoutez à ça une ou deux remarques perfides sur le fait que la mère du-dit jeune homme ose avoir une carrière au lieu de rester à la maison pour s'en occuper, et vous obtenez un film dont la morale aurait eu de quoi ravir mon arrière-grand père intérieur s'il n'était pas mort lors de ma canicule intérieure.

Bref un petit Ghibli des familles mignon à regarder béatement, sans chercher un sens plus profond sous peine d'être un poil froissé.

Verdict: si je voyage dans le passé, je me conseille d'aller le voir à nouveau pour la première fois.

Arrietty, le petit monde des charpardeurs; 2010

1 commentaire:

  1. Argh, ma jeune fille intérieure est outrée de ce que pense ton grand père intérieur. Et le pire c'est qu'il a raison, le bougre. Mais entre lui et ton enfant intérieur, je me demande qui est le plus pervers.

    C'est une tendance tenace dans les studios Ghibly. Mise à part Mononoké, la princesse rebelle, et Ponyo, toutes ces héroïnes made in Japan ont une conscience aiguë d'où se trouve leur place. C'est en se montrant de bonnes travailleuses, soumises et discrètes, avec aussi peu d'ambition que possible, qu'elles réussissent leurs missions. Kiki est aide ménage à domicile sur balais propulsé; Sophie passe de jeune fille effacée à femme de chambre (soit du mage le plus sexy du monde du dessin animé); Chihiro récure des baignoires... Et cela répond sans doute à nos propres contes de fées qui de peau d'âne à Blanche neige, en passant par Cendrillon, mettent les femmes dans des cuisines plutôt que sur le devant d'une scène politique. Les références de Miazaki sont anciennes, c'est une part de leur charme, mais elles ont de quoi faire grimper les féministes aux rideaux (et pas pour de bonnes raisons). Dans cette lancée, j'aimerai savoir comment s'en tirait la première héroïne féministe de disney Raiponce (damn que ce nom sonne mal).
    Biz

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