samedi 12 février 2011

Poupoupidou

Dans la lignée de Desperate Housewives, on suit l'histoire à travers la voix de la narratrice qu'on retrouve morte au début du film.

Originaire de Mouthe, en Franche-Comté, elle aurait pu nous dire "Je milite pour la défense de ma Mouthe", mais non, elle se contente de raconter comment de pouilleuse elle est devenue morte, en passant par sex symbole, sans jamais quitter ce petit village mou: Mouthe.

Je vous entends déjà "quel toupet", ce dernier jeu de mot, nous ce qu'on veut, c'est une chronique sur le film.

Soit, je m'avoue échec et mou...mat, la voilà.
Tout le film est basé sur les destins curieusement similaires de Marylin Monroe et de l'héroïne, morte et narratrice, qui nourrit une passion dévorante pour la dite Marylin. Un écrivain atterrit à ce moment là vers Mouthe et à défaut de Martini (ok je sors) prendrait bien un vin chaud, parce que Mouthe, c'est l'enfer en froid. Pour lui, la thèse du suicide ne tient pas et il commence à enquêter sur la mort de la demoiselle, d'autant que ça tombe bien, ça lui fera un sujet de livre. Le parallèle entre la vie de la narratrice et celle de Marylin est filé tout au long du film, de façon amusante et pertinente.

Le scénario est bon sans être d'une complexité hors norme, le héros absolument pas parfait et du coup très réaliste. Joué avec justesse par Jean-Paul Rouve, il n'en est que plus attachant. D'ailleurs, les acteurs principaux (la sublime narratrice plaira à Monsieur, le gendarme bien gaulé à Madame*) sont aussi bons que les acteurs secondaires sont mauvais, car, probablement, du crû, vu l'accent inimitable (et c'est heureux) de la Franche-Comté. Le réalisateur aurait peut être aimé pouvoir dire "c'est le tout de mon crû", mais il semble que Mouthe remplisse déjà cette fonction à l'égard du monde.

Bref, un bon film sympathique quoique finalement triste, qui vous rafraichira, autant par les paysages constamment enneigés que par la légèreté bienvenue du scénario et de la réalisation, qui est passé malheureusement inaperçu lors de sa sortie en salle.

Verdict: si je voyage dans le passé, je me conseille au moins d'acheter le DVD.

Poupoupidou, avec Jean-Paul Rouve, 2011

*A noter que l'on voit beaucoup plus de pénis que de seins dans ce film.

4 commentaires:

  1. Un petit film que nous avons bien aimé. Pourtant les critiques étaient mauvaises et taxaient le film de lent et de peu crédible. Que nenni, voilà bien des lutéciens qui ignorent tout de la vie des petites bourgades. Dans un monde isolé par la montagne, encrouté dans la neige, tout à l'air trop à l'étroit et prend des proportions étranges, comme la jeune fille de la boite de fromage qui devient une star. La grande force du film est de filmer sans condescendance ce villages et ces habitants, tous un peu tristes et paumés. Et ça marche : on arrive à croire à la transposition de la vie de Marylin d' Hollywood à Mouth... Spécial palme au jeune gendarme qui est .. miaou miaou et que j'espère revoir dans d'autres films.

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  2. Comme disait les américains en décrivant leur arrivée dans ce village au chancelier allemand des années 90: "It's Hell, Mouthe!"

    Ok je sors.

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  3. Curieuse aussi, à voir si je tombe dessus!

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  4. Loué et vu! Et bien aimé en effet, pas grand chose à ajouter à ce que vous avez dit vu que je suis tout à fait d'accord : miaou! comme tu dis au gendarme et à la jeune fille! Ca vaut le coup de l'avoir en DVD surtout pour le making off du film. Il montre en partie le casting local des rôles secondaires ;-) Et j'ai beaucoup apprécié aussi les impressions des deux acteurs principaux et du réalisateur.

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